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La ventilation d’une chambre de culture intérieur

Bien ventiler votre chambre de culture est essentiel : cela permet de reproduire les conditions naturelles d’aération indispensables à la croissance de vos plantes.

Pour quelles raisons faut-il ventiler votre chambre de culture ?

Les plantes, comme les êtres humains, ont besoin d’air en quantité suffisante et de qualité pour survivre et se développer. En extérieur, ces conditions sont assurées de manière naturelle. Pour une culture en intérieur, il faut veiller à renouveler soi-même l’air, évacuer la chaleur et créer un environnement sain pour éviter d’obstruer les stomates de vos plantes.

Reproduire des conditions naturelles de ventilation

Lorsqu’une plante est cultivée en extérieur, elle jouit naturellement d’un environnement sain : l’air est renouvelé par l’action du vent, ce qui donne la fraicheur nécessaire aux tiges pour se renforcer. Cela procure aussi la chaleur optimale aux feuilles pour absorber l’humidité et transpirer.

De plus, dehors, l’air vicié, c’est-à-dire l’air ayant déjà été absorbé puis rejeté par les plantes, est naturellement balayé. En intérieur, il est indispensable d’évacuer cet air appauvri en créant une aération artificielle afin que les plantes bénéficient d’une quantité suffisante de CO₂ frais et d’un minimum de pollution.

Ainsi, en faisant entrer l’air frais et en permettant l’extraction de l’air vicié avec un système de ventilation adéquat, vous pourrez obtenir de bien meilleures récoltes.

Évacuer la chaleur

L’évacuation de la chaleur est une autre raison importante qui doit vous convaincre d’équiper votre chambre de culture d’un bon système de ventilation. En effet, lorsque les températures sont trop élevées, cela impacte de manière négative la croissance de vos plantes.

Vous devez à la fois contrôler la chaleur au sein de votre chambre de culture et la température de vos plantes. A l’image d’un phénomène de fièvre chez les humains, une plante soumise à une chaleur trop forte subira un retard de croissance, la circulation de la sève se trouvant diminuée.

Vous devrez donc abaisser la température ambiante de votre chambre de culture en évacuant l’air trop chaud pour que vos plantes se développent normalement.

Éviter que les stomates ne soient bouchés

Ventiler votre chambre de culture et assurer une bonne circulation de l’air, c’est aussi éviter que les stomates de vos plantes ne s’étouffent.

Pour se développer, les plantes à croissance rapide transpirent chaque jour un peu plus. Si vous ne faites pas en sorte d’évacuer cette humidité, les stomates ne peuvent plus respirer normalement et leur croissance est alors stoppée.

Ces pores placés sous les feuilles régulent les échanges gazeux en absorbant le gaz carbonique et en libérant de l’oxygène. Leur bon fonctionnement est donc indispensable. Le nombre de stomates augmentent proportionnellement à la taille des plantes. Ainsi, il vous faudra fournir un air frais riche en CO₂ et dans une quantité correspondant à leurs besoins afin d’assurer une croissance rapide et saine de votre culture.

Par ailleurs, si les stomates peuvent facilement étouffer lors d’une culture en intérieur, ils peuvent aussi se retrouver bouchés ou salis, ne bénéficiant pas de l’action naturelle du vent ou de la pluie pour éviter ces écueils. Ici aussi, un bon système de ventilation permettra de remédier aux impacts négatifs de la poussière ou des résidus laissés par des pulvérisations.

Libérés, les stomates de vos plantes pourront alors absorber la quantité d’air proportionnelle à leurs besoins. La circulation de l’air facilitera les échanges entre O₂ et CO₂ : les plantes auront une meilleure vivacité ainsi qu’une production plus importante.

Quelles sont les conséquences d’une mauvaise ventilation ?

Si la ventilation de votre chambre de culture aide les plantes à respirer normalement et à renforcer leur vivacité, elle constitue aussi un moyen essentiel pour lutter contre plusieurs fléaux.

En effet, une chambre de culture trop humide ou trop chaude offre un environnement idéal pour la prolifération d’insectes, d’araignées rouges, de champignons divers ou de moisissures.

Le brassage de l’air assainit l’environnement et évite aussi aux spores de moisissures naturellement présentes dans l’air de se poser et de se développer. De même, les nuisibles préféreront s’installer dans un lieu à l’abri du vent. En ventilant votre chambre de culture et en créant des courants d’air réguliers, vous évitez que celle-ci ne devienne un habitat durable pour les parasites.

Bien choisir ses équipements de ventilation

Nous avons vu que, pour une culture en intérieur, il est indispensable d’aérer votre espace de manière artificielle afin de donner aux plantes de l’air frais et de leur fournir une quantité suffisante d’oxygène et de CO₂. Il faut aussi extraire efficacement et rapidement l’air vicié.

Ce sont les raisons pour lesquelles il est conseillé de s’équiper de trois appareils assurant de manière complémentaire une circulation de l’air optimale :

  • Un ventilateur pour déplacer l’air et éviter que celui-ci ne se répartisse en strates autour des feuilles
  • Un extracteur pour aspirer l’air vicié et renouveler l’air
  • Un intracteur (qui est un extracteur en position inversée) pour introduire ou renouveler l’air frais et riche en oxygène dans la chambre de culture

La complémentarité des appareils de ventilation

Installer un bon système de ventilation au sein de votre chambre de culture ne se résume pas à laisser une porte et une fenêtre ouvertes ou à installer un simple ventilateur au milieu de la pièce.

L’air de votre chambre de culture doit être renouvelé efficacement plusieurs fois par heure. Cela implique de faire entrer une quantité d’air frais suffisante et de s’assurer que l’air vicié s’évacue rapidement.

Pour cela, ventilateur, extracteur et intracteur joueront des rôles complémentaires.

En effet, si le ventilateur permet de brasser l’air, il sera souvent trop peu puissant pour chasser l’air vicié. Même en installant plusieurs ventilateurs munis de conduits acheminant l’air vers l’extérieur, la pression de l’air risque d’être insuffisante pour la renouveler efficacement.

En revanche, un extracteur comporte l’avantage suivant : il peut changer Ia pression de l’air en quelques minutes seulement, et l’aspirer ainsi vers l’extérieur de Ia chambre de culture au minimum quatre fois plus vite qu’un ventilateur.

Lorsque l’air aura été évacué par l’extracteur, l’air frais est à nouveau introduit grâce à l’action de l’intracteur, qui assure le rôle inverse de l’extracteur en faisant venir de l’air frais non pollué. Dans certains cas, vous pourrez vous contenter de laisser une porte ou une fenêtre ouverte. Il est cependant fortement recommandé de faire appel à l’usage d’un intracteur pour faire entrer un volume d’air frais suffisant.

Ainsi, le ventilateur brasse l’air, l’extracteur évacue l’air chaud et appauvri en oxygène, et l’intracteur introduit l’air frais, chacun des trois équipements agissant en complémentarité.

Prendre en compte de l’agencement et de la taille de votre espace de culture

Il est évident que votre choix doit être guidé par la taille et l’importance de votre culture. Un petit espace sera naturellement plus facile et plus rapide à ventiler. Une culture plus importante nécessitera en revanche un système de ventilation plus sophistiqué.

Ainsi, pour évaluer les besoins de votre chambre de culture et choisir le système de ventilation le plus approprié, commencez par calculer :

  • Le volume de votre espace de culture. Pour cela, vous devez multiplier largeur x longueur x hauteur de la chambre (exemple : 1,10m x 2,40m x 2,50m = 6,6m³).
  • Le volume d’air (en mètres cubes) à évacuer par heure : pour obtenir cette donnée, multipliez le volume d’air de votre espace par 60 (avec l’exemple précédent : 6,6 x 60 = 396m³ par heure).

Ces premières données vous donneront déjà une idée du volume de ventilation proportionnel à votre espace et votre culture. Vous devrez aussi introduire dans vos calculs d’autres données telles que la chaleur générée par vos éclairages, le volume d’air à déplacer si vous utilisez des filtres à charbon (comptez 25% de perte), l’utilisation de CO₂ (5% des volumes échangés) ou encore la température ambiante.

En effet, les paramètres tels que la puissance lumineuse au sein de votre chambre de culture doivent être prise en compte lors du choix de vos équipements. Plus vos éclairages sont importants par rapport à la taille de votre espace, plus vous devrez ventiler efficacement pour éviter que vos plantes n’étouffent ou ne moisissent.

Choisissez, par conséquent, le nombre et la taille de ventilateurs en fonction des besoins de votre espace. Ces derniers varient généralement entre 100 mm à 300 mm de diamètre. Si vous hésitez entre deux appareils, choisissez celui qui propose le plus grand débit d’air.

En ce qui concerne les ventilateurs électriques, notez que les règles suivantes s’appliquent de manière générale :

  • Pour une petite chambre de culture, un petit ventilateur (100 mm) suffira, sauf si vos lampes consomment plus de 250 watts (dans quel cas il vous faudra un plus grand appareil)
  • Les grandes chambres de culture peuvent être équipées de hottes de ventilation ou d’une ventilation par tuyau

Du simple ventilateur de salle de bain au ventilateur industriel, vous devrez donc choisir l’équipement qui correspond à la taille de votre chambre de culture et au nombre de plantes concernées.

Par ailleurs, plusieurs types de matériels existent en fonction du positionnement et de l’agencement de votre chambre de culture :

  • Ventilateurs de sol pour brasser l’air autour des tiges,
  • Ventilateurs oscillant sur pieds (très efficaces pour ventiler la structure végétale des plantes),
  • Ventilateurs à suspendre (permet de rompre la couche d’air chaude provoquée par les éclairages au plafond),
  • Ventilateurs à clip que l’on peut positionner facilement dans une armoire de culture

Par contre, le ventilateur ne devra pas être réglé en continue directement sur une plante.

En ce qui concerne le choix des extracteurs et des intracteurs, vous devrez tenir compte des mêmes paramètres : le volume d’air de votre chambre, le nombre de plantes cultivées, la perte de puissance liée à l’utilisation d’un filtre à charbon (25%), ou encore la chaleur dégagée par les sources lumineuses présentes dans votre espace.

Pour déterminer avec précision la puissance requise et choisir l’extracteur correspondant à votre chambre de culture, effectuez le calcul suivant :

(Volume d’air de votre chambre de culture en m³)
X
(le nombre de minutes dans une heure)
X
(Perte de taux lié à la puissance de votre filtre à charbon)
=
Débit d’air minimal que doit assurer votre extracteur

Vous obtiendrez alors la puissance d’extraction nécessaire pour votre chambre de culture et pourrez choisir l’extracteur correspondant.

Prenons un exemple :

Partons du principe que le volume de votre chambre de culture est égal à 10 m³ et que vous utilisez un filtre à charbon rattaché à votre extracteur.

  • Pour calculer le volume d’air à évacuer par heure, multipliez le volume d’air de votre chambre de culture par 60 (dans la majorité des cas, la règle est de 1 par minute, il faut donc multiplier le volume de culture par 60 pour calculer le volume d’air qui doit être renouveler toutes les 60 minutes) : cela donne donc 10 m³ X 60 = 600 m³ à évacuer par heure
  • Avec l’utilisation de votre filtre à charbon, vous perdez 25% de la puissance de la turbine de votre extracteur. Pour tenir compte de cette baisse d’efficacité dans vos calculs, il suffit de multiplier par 1,25. Dans notre exemple, cela donne donc 600 X 1,25 = 750 m³/

Vous devrez donc, dans cet exemple, choisir un extracteur ayant un débit d’air d’au moins 750 m³ par heure.

Pour l’intracteur il s’agira d’en choisir un avec une puissance inférieure à l’extracteur afin de créer une pression négative. Ainsi, toute l’air contenu dans la chambre de culture sera parfaitement évacué. Une réduction de 15% sera parfaitement adaptée. Avec notre exemple précédent cela représenterait : 750 x 0,85 = 637,5 m³/ heure.

Limiter l’impact sur votre voisinage

Il est à noter que les extracteurs peuvent créer des nuisances sonores. Ainsi, si l’emplacement de votre chambre de culture peut facilement être une source de bruit pour votre voisinage, optez pour des équipements silencieux. Pour cela, vous pouvez choisir d’installer :

  • Un extracteurqui tourne plus lentement : un appareil à 50 tours par minute sera nettement plus silencieux qu’un extracteur effectuant 200 tours par minute. Pour limiter le bruit, faites tourner votre extracteur plus lentement avec un variateur par exemple.
  • Un extracteur frontal associé à une gaine d’aération: ce type d’appareil déplace de gros volumes d’air grâce à des hélices à larges pales et reste silencieux lorsque l’air peut être évacué par une large sortie.
  • Un extracteur fixé au plafond de votre chambre de culture : de même, ces appareils peuvent évacuer silencieusement et efficacement de gros volume d’air

Ainsi, pour limiter les nuisances sonores, optez pour un extracteur et une gaine de taille importante, et faites tourner votre appareil le plus lentement possible. Plus le diamètre de la gaine sera grand, plus le volume d’air qui circule sera important. Associé à un extracteur de grande taille, l’air chaud et vicié sera évacué rapidement et silencieusement. A l’inverse, évitez les extracteurs escargots qui, malgré leur efficacité, restent très bruyants.

Choisir les appareils de ventilation adaptés : ce qu’il faut retenir

  • Prenez en compte le volume d’air de votre espace et la taille de votre culture, et en cas de doute, choisissez les équipements les plus grands
  • Ne négligez pas des paramètres tels que la chaleur engendrée par les éclairages
  • Optez pour des appareils correspondant à l’agencement de votre chambre de culture : pour des placards de culture, par exemple, équipez-vous de ventilateurs à clip
  • Pensez à limiter l’impact sur votre voisinage en investissant dans des appareils de ventilation silencieux

La mise en place de vos appareils de ventilation

L’extracteur et l’intracteur fonctionnent par appel d’air. L’un doit être placé en hauteur, l’autre en bas de la pièce. Les ventilateurs, eux, peuvent être positionnés à plusieurs endroits afin d’assurer un brassage optimal.

Positionnement de l’extracteur et de l’intracteur

L’extracteur évacue l’air chaud et vicié. Or l’air chaud monte. Il est donc impératif de placer l’extracteur le plus haut possible (idéalement au-dessus des lampes) dans votre chambre de culture afin qu’il renouvelle le CO₂, éjecte l’air vicié et régule correctement la température.

A l’inverse, l’intracteur doit apporter de l’air frais et compenser l’évacuation assurée par l’extracteur.

Pour cela vous devez placer votre intracteur en bas de votre chambre de culture, de préférence à l’opposé de votre extracteur. Réglez ensuite la puissance de ces deux turbines afin qu’elle soit proportionnelle à la chaleur dégagée par vos éclairages. L’intracteur doit, pour cela, être réglé à une vitesse inférieure à celle de l’extracteur.

Positionnement des ventilateurs

Afin d’assurer un bon renouvellement de l’air, il est recommandé de placer au moins un ventilateur entre l’extracteur et l’intracteur et faire en sorte que celui-ci couvre le haut de votre culture. Ce premier ventilateur, qui pourra être réglé sur une puissance importante, permettra de :

  • Favoriser les échanges d’air à la surface des feuilles
  • Réduire l’humidité
  • Améliorer les échanges de température avec le bas de la pièce

Pour compléter ce brassage, vous pourrez placer d’autres ventilateurs en bas des plantes. Réglé sur une puissance beaucoup plus douce pour ne pas brutaliser vos plantes, ces appareils permettront d’élargir la structure végétale.

Veillez, enfin, à orienter vos ventilateurs de manière homogène et progressive.

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